Le premier comité de rédaction de Partisans regroupe, autour de François Maspero : Marie-Thérèse Maugis , Jean Carta, Georges Dupré, Gérard Chaliand, Nils Andersson, Maurice Maschino, Pierre-Jean Oswald, Jean-Philippe Talbo Bernigaud. Ils seront rejoints rapidement par Robert Paris, Pierre Vidal-Naquet, Jean Louis Hurst et Émile Copfermann. Ce dernier deviendra le directeur de publication. Cette revue est un des marqueurs du travail collectif réalisé par les éditions François Maspero.









        Comme les éditions, Partisans est une revue généraliste, à la fois littéraire et politique. Dans la revue, s’expriment les dirigeants des luttes anti-coloniales et anti-impérialistes : Fidel Castro, Che Guevara, Amilcar Cabral, Ahmed Ben Bella. La revue accueille des textes sur la théorie marxiste.

Avec les apports de Robert Paris, d’Ernest Mandel… des intellectuels américains et anglais de la Monthly Review et de la New Left Review, comme Paul Sweezy et Leo Huberman, et des collaborations avec les antifranquistes des éditions Ruedo Iberico. Du point de vue littéraire, en 1962-1963, Georges Perec livre une série d’articles qui constituent une esquisse critique de théorie littéraire . Georges Dupré et Émile Copfermann animent les rubriques sur le théâtre. La revue publie aussi des poèmes de Brecht, Neruda ou Hikmet.

La rubrique cinéma est  tenue par Jean Carta.






De 1961 à 1973, une revue dans les luttes

anti-coloniales et anti-impérialistes


« Nous pensons que notre époque, et probablement toute la seconde moitié

du vingtième siècle, sera dominée par ce phénomène gigantesque,

brusquement inauguré en Chine, l'accession des peuples

de couleur à l'histoire politique du monde, et leur

participation croissante à son histoire

économique,culturelle

et sociale.»

Vercors 1961.


Deux ans après le lancement de la maison d’éditions, François Maspero crée en 1961 la revue Partisans.

LES REVUES

OUTILS DES DÉBATS POUR PENSER UN AUTRE MONDE


    Dans le travail qui a été entrepris avec les éditions Maspero, l’allié substantiel de combats menés au niveau mondial pour que change la condition humaine est la revue. Partisans avait comme vocation de tracer des lignes politiques d’émancipation, dans les domaines de transformation de la vie sociale.

Hérodote, revue de géographie et de géopolitique, analysait les rapports de forces au niveau planétaire et régional.


    Critique de l’économie politique, a donné  des clefs pour la compréhension et la maîtrise de l’économie mondiale et nationale. Tricontinental, a accompagné les grandes transformations  qui se profilaient. Acoma, sur la question des Antilles, Israc, sur le conflit toujours revisité d’Israël et de la Palestine, continué par Khamsin…


    La dernière et non la moindre sera L’Alternative, relayant les questions de l’émancipation dans les pays de l’Est européen. Elle se montrera décisive pour le soutien aux mouvements dissidents.


















































REVUE TRICONTINENTAL


    En interdisant la revue Tricontinental en 1969... : « Ce qui a été nié et bafoué, au travers des misérables arguments du ministère de l'Intérieur français, c'est le droit à la parole des peuples du tiers monde, c'est notre droit à les écouter et à affirmer notre solidarité. »

                                                                                                   François Maspero 1981








    La conférence de Solidarité des Peuples d’Asie, d’Afrique, et d’Amérique Latine (OSPAAAL) qui se tient à La Havane en 1966  prit la décision de créer une revue au service des luttes révolutionnaires des trois continents : Tricontinental. Le premier numéro voit le jour à La Havane au printemps 1967.

       François Maspero assurera la publication d'une édition française de la revue.     Comme directeur de publication il sélectionnera lui-même les articles et ajoutera au besoin des articles commandés et recueillis sur place. Il s'agit donc bien d'une revue française correspondante de la version de La Havane, mais autonome par rapport à celle-ci, jusque dans sa rédaction.



















    Le premier numéro de l’édition française paraît en 1968 avec un article de Jean-Paul Sartre : « De Nuremberg à Stockholm. » La revue est dûment inscrite à la Commission paritaire de la presse. Raymond  Marcellin, ministre de l’Intérieur, cherche, après les événements de mai 1968, des responsables du « désordre ». Il interdit alors la revue Tricontinental. Cette interdiction est faite en vertu d’un décret-loi de 1939, du gouvernement Daladier. Pris en vertu des pouvoirs spéciaux relatifs à l’état de guerre, il est devenu l’article 14 de la loi sur la presse et il est ainsi conçu : « La circulation, la distribution ou la mise en vente en France de journaux ou écrits périodiques ou non, rédigés en langue étrangère peut être interdite par décision du ministre de l’Intérieur.  Cette interdiction peut être également prononcée à l'encontre des journaux et écrits de provenance étrangère rédigés en langue française, imprimés à l'étranger ou en France. » Le ministre de l’Intérieur est en l’espèce le maître absolu ! La revue étant interdite, sa publication devient une contravention passible, devant les tribunaux correctionnels, de peines de prison et /ou d'amendes.


    Entre 1969 et 1972, pour les douze numéros parus de Tricontinental, François Maspero se retrouvera autant de fois dans les cabinets des juges d’instruction et il sera condamné chaque fois : à une amende de 18 000 francs, et après le sursis jusqu’à quatre mois fermes pour les peines de prison. Le ministre soutenait que la revue était étrangère parce que son siège était à La Havane. Les éditions expliquaient que cette revue était française, son siège et sa rédaction étant à Paris,  son directeur étant français, et c'est lui qui en dernier ressort décidait du choix des articles, lesquels étaient signés par des noms aussi peu étrangers que Jean-Paul Sartre, Pierre Jalée ou André Pieyre de Mandiargues…  Pour soutenir les éditions Maspero une pétition recueillera plus de 5000 signatures.

LA REVUE L’ALTERNATIVE


1979 -1985 Déclaration des fondateurs de la revue « L'Alternative »

Pour les droits et les libertés démocratiques en Europe de l’Est.







          « L'Alternative a publié 31 numéros de novembre 1979 à février 1985. Elle a fait connaître à un public plus large des textes et des témoignages des auteurs décisifs. En ce sens, elle a atteint une partie de ses objectifs. Elle a contribué à modifier l'image de la dissidence, généralement rejetée à gauche, elle a permis plusieurs dialogues importants notamment au moment de Solidarnosc en Pologne. »

Jean-Yves Potel




    L’Alternative est une revue indépendante. Ceux qui en prennent l’initiative ne se reconnaissent, pour la plupart, ni à l’Ouest dans le « système » capitaliste, ni à l’Est dans le « système » qui n’a de socialiste que le nom. Ils pensent que l’ordre mondial qui s'est établi par le concours de ces deux types de société n'est pas une fatalité. Ils sont opposés à tous les régimes totalitaires, policiers et répressifs. Ils sont convaincus qu’à l’Ouest les forces socialistes, les courants progressistes, le mouvement ouvrier, les formations de gauche et d’extrême gauche quels que soient les noms qu’on leur donne, ne peuvent plus ignorer, s’ils veulent rendre leur projet crédible, les questions fondamentales que posent ceux qui, à l’Est, luttent pour les libertés démocratiques...


    L’Alternative veut apporter les premiers éléments d’un dialogue. Ce dialogue, c’est celui qui doit être mené, d’une part entre tous ceux, individus, groupes, tendances, qui, isolés à l’Est, trouveront là un point de confrontation et de convergence ; et d’autre part tous ceux qui, à l’Ouest, ne peuvent rester insensibles à leur voix, à leurs luttes, à la répression qui les frappe, sous peine de se condamner eux-mêmes à une impuissance définitive.(Octobre 1979)




Directeur : François Maspero

Secrétariat de rédaction : Sacha Blumkine, Z. Erard, Éric Laurent, François Maspero, Alain Paruit, A. Toussaint


Conseil de rédaction : Efim Etkind, Victor Fainberg, Paul Goma, Natalia Gorbanevskaia, Miklos Haraszti,

Jan Kavan,Pierre Kende, Petr Kral, Antonin Liehm, Jiri Pelikap, Leonid Pliouchtch, Krzysztof Pomian,

Alexandre Smolar, Kiril Yanatchkov.


Correspondants à l'étranger : (liste provisoire) Vadim Bielotserkovski, Jürgen Fuchs, Ludvik Kavin,

Cronid Lubaski, Bernd Markovski, Boris Weil.


© À plus d’un titre

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